Mars 2025, Louis Vuitton annonce investir le maquillage et nommer Pat McGrath, makeup gourou à l’aura de star, à la direction artistique. La nouvelle fait rêver. On imagine les couleurs audacieuses, les textures hyper sensorielles, les fleurs et les losanges incrustés dans des formules beauté… Pendant 5 ans, c’est tout un collège d’experts issus des différents métiers de la maison qui s’est réuni autour d’un même concept : redéfinir radicalement les contours de la cosmétologie de luxe. Comme si Pat et ses équipes avaient pris les classiques du maquillage et tout remanier pour en faire des pépites avant-gardistes, savant mélange d’innovations techniques et de clins d’œil à l’héritage de Louis Vuitton. Ainsi, les rouges à lèvres, totems monogrammés signés par le designer allemand Konstantin Grcic, sont dotés du système “Colorlock” pour se refermer dans un cliquetis luxueux. La senteur des lipsticks, mélange de rose, jasmin et mimosa, et celle des baumes, caresse mentholée fruitée, sont de vrais parfums composés par Jacques Cavallier-Belletrud, maître parfumeur de la maison. Les palettes pour les yeux jouent le paradoxe, avec leur écrin précieux qui évoque celui des poudriers d’époque mais qui s’ouvre sur des pétales rechargeables à la pointe de la modernité. Les malletiers aussi ont été mis à contribution pour créer 5 mini malles, qui ne sont pas sans rappeler celles inventées par Nicolas Ghesquière lors de son premier défilé pour la maison en 2014, et qui devraient s’arracher. Avec 55 teintes de rouges, 10 baumes, 8 ombres pour les yeux, des pinceaux et un vestiaire de petite maroquinerie, cette ligne est particulièrement prolifique pour une première. Pat McGrath le concède, elle n’a fait aucun compromis. La “Mother of Makeup”, nommée Dame par la Reine Elizabeth II et dont les créations de sa marque éponyme finissent toujours sold out, ne compte pas s’arrêter là : “Chaque projet est comme un nouveau départ et nourrit ma passion pour continuer à repousser les limites de ma créativité. Je veux toujours inspirer, toujours aller plus loin, toujours trouver de nouvelles façons d’exprimer la beauté.” Cette première collection, incarnée par l’actrice et mannequin Hoyeon, Ida Heiner, Chu Wong et Awar Odhiang est immortalisée dans une campagne réalisée par Damien Krisl sous l’objectif de Steven Meisel.
Pat McGraph nous parle de la première collection de maquillage Louis Vuitton

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Quel est votre lien avec la maison Louis Vuitton ? Comment est née l’idée de cette première collection ensemble ? C’est une longue histoire, je travaille avec Nicolas Ghesquière depuis 10 ans et avec la Maison depuis plus de 20 ans… Ce lancement est une extension naturelle de notre parcours et de notre envie commune de façonner le style et le geste de la femme Louis Vuitton. Comme on le dit souvent, ce n’est pas “juste” du maquillage : c’est un mélange de technologie et d’art, notre interprétation du voyage, du luxe.
Que peut-on voir sur votre moodboard pour cette première collection ? Je m’inspire principalement des designs de Nicolas et des couleurs historiques de la Maison. Je me souviens d’une visite incroyable des archives. J’en suis ressortie fascinée par les malles vintage, leurs matières, leurs couleurs, la teinte des fermoirs… Je me suis aussi beaucoup nourrie de l’idée du voyage : la lumière qui se pose sur la terre, les levers de soleil au-dessus des villes, les tissus qui flottent au vent. L’objet de collection ultime, c’est quand même la mini malle qui ne contient qu’un rouge à lèvres. C’est le summum du luxe nomade, non ?

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55 teintes de rouges à lèvres pour un premier lancement, c’est du jamais-vu ! Pourquoi teniez-vous à proposer autant de nuances dès le départ ? Quand je crée des couleurs, difficile de m’arrêter ! Je voulais un éventail de teintes qui célèbre chaque ton de peau. Nous avons travaillé dans une démarche sans compromis : il y a un nude pour tout le monde, du plus profond au plus clair, des couleurs pour chaque humeur et occasion. Le chiffre 55 s’écrit LV en chiffres romains, donc c’était aussi une subtile référence à la Maison.
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Les jeux de textures et de matières sont votre dada. Parlez-moi de votre recherche pour mettre au point celles des LV Rouge. Pour moi, tout est une question de performance et d’émotion. Je voulais des satins à l’éclat radiant qui glissent sur les lèvres et des mates très intenses, hollywoodiens et dramatiques. J’appelle ça le « slow glam » : la façon dont la matière s’étire en douceur, presque au ralenti, grâce à une formule hydratante au beurre de karité, acide hyaluronique et cires florales. Ça ancre le rituel tout en étant très cinématographique.
L’éventail de teintes des fards à paupières semble avoir été pensé pour qu’on s’amuse avec les couleurs… Absolument. Ce qui différencie ces palettes de mes précédentes créations, c’est qu’elles sont très faciles à porter au quotidien et à utiliser, même sans être maquilleur pro. Chacune contient un fard “twist” pour tester des combinaisons et jouer avec les teintes, sans avoir besoin de suivre un tutoriel compliqué. Les fards glissent comme de la soie pour se fondre à la peau en douceur. C’est inratable !


Comment travaillez-vous avec Nicolas Ghesquière pour imaginer les make-up des défilés ? Entre Nicolas et moi, il y a une compréhension tacite, on se challenge et on s’inspire mutuellement. Tout part de sa vision pour chaque collection, il crée une narration avec ses vêtements et je la traduis en makeup. Je reçois d’abord ses moodboards et ses références, on s’envoie des vidéos, des photos… On fait des essais à New York, on teste à Milan et enfin, on finalise à Paris. Nicolas adore le maquillage. On peut passer de looks naturels à des explosions de couleurs, faire des clins d’œil aux années 70, 80 ou à Bowie. Pour lui comme pour moi, il s’agit d’aller au-delà, de détourner les codes.
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En effet, vous êtes même souvent à l’origine d’effets complètement fous qui provoquent de vrais buzz sur les réseaux sociaux. D’où vous viennent ces inspirations ? Sincèrement, de partout. De subcultures, de technologie, d’art, de cinéma… J’adore aussi explorer Instagram qui est mon moodboard vivant. Par exemple, la “glass skin” était une réflexion sur comment l’humain peut être meilleur que l’IA. Au défilé automne/hiver 2023, les stickers miroirs placés sous les yeux des mannequins permettaient d’interagir avec la lumière et d’une certaine manière, de créer une histoire visuelle au-delà du visage. Mes maîtres mots sont l’expérimentation et l’émancipation. Ce serait trop facile de s’arrêter à une idée classique de la beauté : je veux toujours emmener le makeup au-delà du makeup, m’écarter de son côté bidimensionnel. C’est vraiment là que je puise mon inspiration, dans ce besoin constant de me challenger, de sortir de la norme, d’être différente.


Vous avez été élevée par votre mère, Jean, couturière passionnée de maquillage. C’est elle qui vous a initié ? Exactement, ma mère a été ma plus grande professeure. C’était une vraie férue de beauté, obsédée par les pigments et les couleurs. À l’époque, il n’y avait rien pour les peaux foncées, alors elle créait elle-même ses propres produits. Elle m’a appris à observer les motifs, à feuilleter les pages de Vogue, à aller acheter des tissus et examiner les échantillons… Tout ce que je fais encore aujourd’hui finalement. Je suis née pour faire ce métier et entre nous, heureusement que j’ai atterri dans ce milieu, parce que franchement, la vie est plus fun ici ! Je lui en suis éternellement reconnaissante.

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Vous êtes considérée comme la maquilleuse la plus influente au monde… Qu’est-ce-que cela vous fait ? Autrefois, la mode et la beauté étaient presque une science secrète. C’est merveilleux de voir qu’aujourd’hui, le public sait tout. Les gens me parlent des défilés, ils savent quels produits j’ai utilisés, me demandent ce que je peux leur recommander, veulent connaître chaque astuce. La jeune génération a une expertise quasi scientifique. Ce que je trouve admirable, c’est qu’elle ne se contente pas d’un monde banal basé sur la perfection. Elle aime relever des défis et s’amuser avec les maquillage.
6 millions de fans vous suivent d’ailleurs sur Instagram, quel est votre rapport aux réseaux ? Je vois Instagram comme un outil éducatif. Chaque jour, je partage, j’échange avec ma communauté, que j’adore, on se rassemble, on crée des projets ensemble… Et surtout, c’est un vrai vivier d’artistes. Une grande partie de mon équipe est composée de personnes que j’ai rencontrées lors d’un concours sur les réseaux il y a 7 ans. Je vais d’ailleurs bientôt en lancer un nouveau pour dénicher les talents de demain.
Pour finir, quel est votre mantra pour atteindre vos objectifs ? Repousser toujours vos limites, embrasser votre créativité et surtout, oser vous exprimer sans peur.
